Georges adore faire des blagues. Dès qu’il arrive quelque part, il trouve toujours des copains pour rigoler. Georges passe rarement inaperçu. Son papa, c’est tout le contraire ! Il est tellement discret qu’on le remarque à peine. Un rêve va permettre au narrateur de découvrir son secret…
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Coucou ! Aujourd’hui, c’est moi le narrateur, celui qui vous raconte l’histoire. Je suis en grande section. L’année prochaine, je passerai en CP. J’ai fait la connaissance de Georges lorsque j’étais en petite section et depuis nous jouons souvent ensemble pendant la récréation même si nous ne sommes plus dans la même classe.
Georges adore faire des blagues. Dès qu’il arrive quelque part, il trouve toujours des copains pour rigoler. Georges passe rarement inaperçu.
Son papa, c’est tout le contraire ! Il est tellement discret qu’on le remarque à peine. Je me suis toujours demandé comment un papa aussi discret pouvait avoir un enfant aussi exubérant… Et la nuit dernière, un rêve m’a apporté la réponse…
C’était la sortie des classes et chacun rentrait chez lui. C’était l’hiver, il faisait presque nuit. Sans savoir pourquoi, je me suis retrouvé, en pyjama, en train de suivre Georges et son père. Ils avançaient tout en discutant quand soudain ils ont traversé une haie d’arbustes comme si de rien n’était. Moi, j’ai eu un mal fou à les suivre. J’ai du me mettre à 4 pattes pour réussir à passer la haie.
Après cette 1ère épreuve, je les ai aperçus au moment où ils s’engouffraient dans une boîte aux lettres. Oui, oui, c’est bien ça, une boîte aux lettres ! Le père de Georges a sorti une clef de sa poche, a ouvert la porte de la boîte aux lettres et je ne saurai dire comment ça s’est passé mais j’ai eu l’impression que la boîte aux lettres ouvrait une énorme bouche et avalait mon copain et son discret papa ! C’était incroyable !
J’ai couru aussi vite que possible et j’ai frappé à la porte de la boîte aux lettres en répétant que j’étais un copain de Georges. Et là, oh surprise ! J’ai été, moi aussi, avalé par la boîte aux lettres magique.
L’intérieur de la boîte aux lettres ressemblait à un terrier, chaque tunnel était un couloir et chaque cavité, une maison. C’était une ville souterraine ! Bien que très courageux, j’avais peur de croiser quelqu’un et je longeai prudemment les murs. En regardant par les fenêtres, il me semblait apercevoir des enfants que je côtoyais tous les jours à l’école. Enfin, j’arrivai à la hauteur de la maison de Georges. Fidèle à son habitude, il jouait avec son petit frère et le faisait rire. Je les observais à travers la vitre quand soudain je notai un détail que je n’avais jamais vu auparavant.
Georges et son petit-frère avaient 2 dents très pointues et très brillantes. J’eu un mouvement de recul mais je ne pu m’empêcher de continuer à regarder par la fenêtre. Je vis alors que la table était dressée pour le repas du soir. Mais cela n’avait rien à voir avec le menu de notre dîner, on aurait dit qu’ils attendaient une centaine d’invités tellement la table débordait d’aliments. Il y avait même 4 gigantesques plats de coquillettes au jambon, mon plat préféré. J’avais très envie de frapper à la porte pour me faire inviter bien que mes parents m’aient souvent répété que c’était très impoli…
C’est alors qu’apparu le père de Georges… Je ne le reconnu pas tout de suite tant il était grand et fort et surtout tant il avait de grandes dents. Mais en le voyant ne faire qu’une bouchée d’un des gigantesques plats de coquillettes, je compris : le père de Georges était un ogre et par conséquent, Georges aussi ! Je restai bloqué sur place, incapable de faire le moindre geste. Puis d’un coup je compris : les ogres ne peuvent se déplacer au grand jour sur terre alors ils endossent des costumes d’humain dès qu’ils doivent évoluer dans notre monde. Ils ne redeviennent eux-mêmes qu’à partir du moment où ils rentrent dans leur univers magique. Et j’étais justement dans cet univers, là où les ogres mangent les enfants ! Je me mis presque instantanément à crier : AAAAAAAAAHHHHHHHH et cela eu pour effet de me réveiller. Je me retrouvais assis dans mon lit complètement déphasé. Je n’arrivais plus trop à différencier la réalité de la fiction. Alors je serrai fort mon doudou dans mes
bras en me répétant : ce n’est qu’un rêve, mon copain n’est pas un ogre…ce n’est qu’un rêve, mon copain n’est pas un ogre.
Mais au petit matin, je n’en étais pas si sûr alors je décidai de raconter mon histoire à ma famille au moment du petit-déjeuner. Et depuis, j’ai bien l’impression que même ma grande-sœur s’écarte légèrement lorsque nous passons près d’une boîte aux lettres. Quant à moi, je dois vous avouer que je ne vois plus tout à fait mon copain Georges de la même façon. Surtout que l’autre jour, à la cantine, il a englouti le plat de coquillettes au jambon exactement comme j’avais vu son père le faire
dans mon rêve….