Je m’appelle Antoine et j’ai une petite sœur qui s’appelle Eléa. Ensemble nous avons décidé de nous révolter contre nos parents. Pourquoi ? C’est très simple, c’est la faute de Papa ! Il change toujours de travail et, à chaque fois, il doit partir loin et nous, nous devons le suivre. On en a assez !

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Je m’appelle Antoine et j’ai une petite sœur qui s’appelle Eléa. Ensemble nous avons décidé de nous révolter contre nos parents. Pourquoi ? C’est très simple, c’est la faute de Papa ! Il change toujours de travail et, à chaque fois, il doit partir loin et nous, nous devons le suivre. On en a assez !

Alors, quand cet après-midi, Maman nous a appelé dans le salon et que, sur la table, il y avait des bonbons, nous nous sommes douté qu’il y avait anguille sous roche. Il faut savoir que Maman est totalement anti-bonbon, anti-soda, bref anti-tout-ce-qui-est-vraiment-bon. Elle nous a demandé de nous asseoir avant de nous annoncer : « Les enfants, après les vacances, nous déménageons en Angleterre pour le nouveau travail de Papa. » Elle a ajouté qu’ils venaient d’acheter une nouvelle maison en banlieue londonienne, elle nous a expliqué le nouveau travail de papa, nous a parlé de notre future école et ainsi de suite.

Personnellement j’ai arrêté d’écouter après « déménageons en Angleterre » et je me suis concentrée sur les bonbons. Je suis habitué à ces déménagements en série : nous sommes arrivés à Orléans il y a à peine six mois et tous les cartons ne sont pas encore déballés. Remarque, comme ça on gagnera du temps pour les refaire. Mais pour Eléa, ce n’est pas passé. Ma sœur est très timide : elle a déjà du mal à s’intégrer dans une nouvelle ville alors dans un autre pays ! Bref, elle a mis en marche la machine à pleurs. La machine à pleurs c’est le nom que j’ai donné à la capacité de ma sœur à pleurer sur commande. C’est utile parfois, par exemple quand elle veut quelque chose, elle met en marche la machine et Maman, qui se sent coupable, le lui donne. En gros c’est un caprice, mais Eléa est maline et n’utilise pas ce pouvoir pour avoir tout et n’importe quoi, seulement en situation de crise. Et là, c’est vraiment une situation de crise.

Maman, mal à l’aise, descend à la cave et lui ramène un pot de pâte à tartiner (je ne savais même pas qu’on avait ça caché à la cave !), elle lui donne et lui dit d’aller en profiter avec moi dans nos chambres. Maman ne cherche pas à nous acheter avec ses confiseries mais c’est comme ça qu’elle nous console lorsqu’elle ne peut rien changer, en nous accordant des petits plaisirs.
Pour rassurer Eléa, je lui promets que nous pouvons changer les choses en nous révoltant contre nos parents. Voilà, maintenant que vous savez le pourquoi du comment, je vous présente le plan d’action : Je lui propose de faire une grève de la faim (en ce qui me concerne, je préférerais une grève des devoirs mais si je fais ça, Papa et Maman ne feront pas la grève des punitions). Alors, à table, on n’a pas touché à nos assiettes et Papa, en colère, nous a envoyé dans nos chambres. Du coup, nous avions faim mais nous étions fiers. La nuit, nous avons mis en place la phase 2 : récupérer du pain pour manger notre pâte à tartiner parce que nous ne survivrions pas jusqu’au lendemain sans manger. La grève de la faim, vous l’aurez compris, c’est juste pour les parents. Nous, en fait, nous avons trop faim pour arrêter volontairement de manger.

Notre révolution n’a rien donné et maintenant les vacances sont terminées. La maison est vide et vendue, nos affaires sont dans le camion direction l’Angleterre et nous traversons la Manche sur le ferry. Je n’ai pas le mal de mer contrairement aux touristes à côté, ils ont de la chance ils visitent l’Angleterre et hop ils retournent chez eux. Les touristes se mettent à discuter dans une langue incompréhensible. Je change ce que je viens de dire : ils sont anglais, ils viennent de visiter la France et là ils rentrent chez eux. Maman me regarde et me dit :

• « Tu sais mon grand, bientôt tu parleras très bien anglais et tu comprendras tout. »
Ce à quoi je réponds :
• « Le problème n’est pas de parler ou de ne pas parler anglais mais qu’eux, au moins, ils rentrent chez eux. »
• « Mais toi aussi tu rentres chez toi, dans ton nouveau chez toi. »
Je lâche l’affaire, elle ne comprendra pas que mon chez-moi ne peut pas être quelque part où je n’ai jamais mis les pieds.
Quelques heures plus tard nous sommes devant cette fameuse maison, en vrai elle serait assez jolie si toutes les maisons de la rue (ou plutôt de la ville) n’étaient pas identiques. Ma chambre est moche, le salon est moche, la cuisine aussi, il n’y a pas de barrière devant la maison et j’informe illico presto Papa de l’énorme risque de cambriolage. Papa rit puis part faire des courses avec Maman pendant qu’Eléa et moi rangeons nos affaires. Ils reviennent avec plein de trucs bizarres : de la « gelly », des « beans » (des haricots rouges), des « fish and chips » en boîte de surgelés (ça ressemble à du poisson pané mais ça ne doit pas être ça sinon ça s’appellerait « fish not born » ou quelque chose du même genre), et plein d’autres choses.

Ici, peu importe où l’on va, tout le monde parle anglais. C’est plutôt normal et rassurant : les anglais n’allaient quand même pas parler français même si cela aurait été bien plus simple pour moi.
Avant je ne m’étais pas aperçu à quel point les gens discutent de tout et de rien en une journée. Eléa et moi commençons à nous débrouiller en anglais, nous sommes ici depuis une semaine et nous prenons des cours intensifs.

Aujourd’hui c’est notre grand retour à l’école mais il y a quelque chose de bizarre… l’uniforme. C’est la première fois que j’en porte un et je trouve que je ressemble à un serveur de grand restaurant, le mien est composé d’un pantalon chic, d’une chemise et d’un pull avec le logo de l’école, pareil pour les filles mais elles peuvent aussi mettre une jupe plissée et des longues chaussettes. Eléa est vraiment drôle dans cette tenue. Maman nous trouve trop mignons et elle nous a acheté une lunch box pour le repas de ce midi. Pourquoi les anglais n’ont-ils pas de cantine comme tout le monde ?

Ça y est, je suis en classe, je suis à côté d’une fille qui s’appelle Kate et d’un garçon, Connor. Ils sont sympas mais je ne comprends rien à ce qu’ils me racontent. La maîtresse c’est Miss Ford et, à mon grand désespoir, elle adore la France. En fait c’est cool, mais elle m’a demandé de venir devant toute la classe me présenter et parler de mon pays. Elle m’a cru bilingue, je crois. Heureusement que Connor et Kate m’ont aidé du mieux qu’ils pouvaient.

L’après-midi je dois rester une heure de plus avec Eléa pour reprendre toutes les leçons de la journée plus lentement. Ce n’est vraiment pas drôle.

Heureusement Maman a permis que j’invite Kate et Connor à la maison ce week-end comme ça ils pourront manger un repas français et je suis sûre qu’ils trouveront cela bien meilleur ! C’est vrai que les anglais mangent quand même des choses bizarres.

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